C’est le moment où jamais de regarder dans le rétroviseur. Il s’en est passé des choses en 2023. Des difficiles, des passables, des moyennes, et des sublimes, des inoubliables. En retenir 1 et 1 seule ?
Pour moi, les Cocquikolis. Ce spectacle conté olfactif est sorti de terre sans préméditation aucune dans ce cru et ce flux 2023. De mars à mai, il a bouillonné, « effercescé », phosphoré, dans un blougi-boulga de créativité impérieuse où je pétillais de partout et H24.
Suspendue dans ce monde par un coeur vivant et joyeux.
Puis est venu le temps de le jouer, pour la première, au festival l’éveil de la chouette, en mai à Montigny les Cormeilles. Et depuis j’ai l’immense chance teintée d’une immense gratitude de parvenir à le jouer tous les mois.
Et entre chaque représentation, je travaille la mise en scène avec  Audrey Lamarque
, comédienne dans une autre vie (mais comédienne un jour, comédienne toujours), et professeure de théâtre.
Chaque moment consacré aux cocquikolis, dans nos huis clos avec Audrey ou devant un public, est unique et délicieux. Je découvre le métier de comédienne. La justesse du jeu, de la voix, du rythme, la prise de possession de l’espace, l’expression corporelle sont autant de dimensions que j’explore avec délectation, sous l’œil bienveillant, expert et joyeux d’Audrey.
Et si la prise de parole en public était un exercice auquel j’étais déjà rompue, le jeu, le fait d’incarner d’autres réalités, d’autres personnages que moi-même, sont pour moi nouveaux. Et tout cela donne un nouveau sens aux enseignements de Luis Ansa quand il parle de « la division de l’attention ». Car pour transmettre ce que ce conte a à transmettre, je dois incarner pleinement mes personnages, et pour cela, aussi paradoxal que cela puisse paraître, être pleinement dans mon corps et dans mon JE.
Et ce dès le début. Car l’histoire commence avec un chant dont la mélodie a été imaginée par mon amie Odile Gougy
, musicienne et thérapeute aux multiples facettes, avec en particulier la voix comme outil de travail. Autant vous dire qu’Odile connaissait parfaitement ma voix. Et comme c’est une coquine, la mélodie qu’elle a imaginée va un peu plus haut et un peu plus bas que ce que je suis en mesure de faire naturellement. Et en plus, je danse avec les bras en l’air en même temps que je chante. Si je me perds dans le stress de l’égo au moment où je rentre sur scène, ma voix déraille. Pour réussir, je dois être parfaitement centrée, dans la peau du personnage que j’incarne, dans sa joie enfantine mêlée de sensualité, tout en étant dans mon corps, dans ma respiration, dans l’ancrage qui me permet de monter les aigus, dans la technique.
Un challenge que je n’ai pas encore réussi à dépasser.
Beaucoup de travail reste à accomplir…
La prochaine aura lieu le dimanche 21 janvier, chez Audrey, là où je répète depuis des mois, là où j’ai fait la 1ère… une bien jolie manière de démarrer cette nouvelle année.

Belle der 2023 les amis. On se retrouve dans les bras de 2024 !

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