Le WE dernier, j’ai participé à un stage sur le conte.

Nous avons la chance en Val d’Oise, d’avoir chaque année, à l’automne, un festival de contes, donnés dans les bibliothèques et médiathèques du territoire. je suis toujours fidèle au poste, depuis une décennie. Un rendez-vous que je ne raterais pour rien au monde.

Dix ans que je m’imprègne de ces contes et conteurs, comme une perle dans ma coquille, comme un festin pour l’âme.

A l’automne dernier, j’ai rencontré un conteur qui m’a touchée, dans sa manière de te faire ressentir son histoire. Michel Galaret. Et c’est avec lui que je suis allée faire ce stage le WE dernier.

A vrai dire, je n’avais pas d’attentes particulières. Juste répondre à une intuition, une synchronicité.  J’imaginais venir à sa rencontre pour mieux le connaître afin de co-créer un stage sur le thème « crée et conte ton parfum d’âme ». Je ne m’imaginais pas une seule seconde en train de conter.

Puis l’échéance s’est approchée, avec les « devoirs » qu’il nous avais donnés, en particulier celui de choisir une histoire de 5 min. Les jours passaient, l’échéance approchait, et tout cela restait dans le flou. Jusqu’au mercredi, où Tara a soudain émergé de mon coeur dans un grand sourire, comme une évidence. Tara, c’est l’un des personnages principaux de « la vie est un parfum, respirez-la!, un roman sorti il y a maintenant 6 ans. J’ai pris ma Tara, et je l’ai revisitée, en écrivant une histoire à conter. Et c’est avec elle dans ma besace que je suis arrivée.

Ecouter Michel raconter ce qu’est conter, écouter les autres nous partager des morceaux d’eux-mêmes à travers leurs histoires, découvrir, m’émerveiller, rire, m’émouvoir, et sentir quelque chose sourdre en moi, une évidence, un appel non négociable. Pourquoi ? je n’en sais rien. Il n’y a rien de rationnel là-dedans. Juste le coeur qui parle, qui dit « c’est par là, et c’est tout ». Et vive la vie !

Entre le samedi et le dimanche, commence le début d’une mise en scène dans mon esprit, puis le we s’achève. Trop vite. Ou peut-être pas. Peut-être bien que c’est un autre week end tous ensemble qu’il nous faut. Mais pas tout de suite. Prendre le temps d’intégrer, de transformer, d’alchimiser.

Ce temps tourbillonne autour de moi et en moi depuis lundi. Le fièvre créatrice s’est emparée de moi. C’est exactement le même état d’être que lorsqu’on est amoureux. Le même sourire, le même tsunami hormonal, les mêmes nuages qui te mettent en apesanteur au-dessus du sol. Avec un peu de maîtrise toutefois, pour être déjà passée par là lorsque j’écrivais mon roman, pour les responsabilités du quotidien à assumer, pour l’acceptation du temps que prend le processus, même si tout va très vite. Et même si ce processus est là partout dans tout, au-dessus, autour de moi, dans moi, quand je dors, quand je rêve, quand je travaille sur d’autres projets, quand je souris à mon fils, quand je fais la cuisine et quand je chante, surtout quand je chante. Il est là, mais à la manière de Luis Ansa, dans une attention divisée. Savoir à présent précisément ce sur quoi je suis en train d’œuvrer, et laisser mûrir comme un bon vin. Jouer, jouer, rire et connaitre l’enchantement en imaginant une mise en scène, où sans arrêt, magie et réalité s’entrecroisent, sacré et profane se côtoient sans complexes, où poésie et rires enfantins se mélangent joyeusement, où burlesque et sensualité dansent ensemble, où  les contrastes permettent d’effleurer le sublime.

Conter pour aimer, pour distiller, comme une respiration qui s’expanse au diapason d’une salle. Conter pour guérir. Oui, je le crois, le conte est guérisseur. Pas avec des mots qui justifient, mais avec des mots, des silences, une voix et des expressions qui donnent à sentir et à ressentir.

Les mémoires chaudes comme les appelle Michel. J’ai envie de les appeler non pas mémoires, mais sources. Les sources chaudes.

Transcrire des choses vécues, c’est merveilleux. Mais c’est aussi merveilleux d’aller recueillir des choses que les autres ont vécues et nous transmettent. Ça m’est arrivé dans mon roman, parmi tous les lieux que j’ai décrits, il y en a 2 où je n’avais jamais mis les pieds, et pour lesquels je me suis imprégnée des récits d’autres, et de leurs étoiles au fond des yeux.

Alors, me voici en train de mener l’enquête. Car dans mon histoire à conter, Tara fait 5 voyages à travers le monde, et parmi ces lieux, 3 me sont à ce jour inconnus.

Un chemin délicieux semé de surprises et de découvertes 💞

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