Je suis celle qui donne à notre planète sa belle couleur bleue. Et pourtant, quand on me prend au creux de la main, je suis transparente. C’est parce que je suis le miroir du ciel.

Le liquide qui reflète l’air.

71% c’est la surface que j’occupe sur ta planète.

70% : c’est la quantité de moi qui compose ton corps.

80% : c’est la quantité de moi qui compose ton cerveau.

Je suis la seule substance de la Terre qui existe à l’état solide, liquide, et gazeux. Mais en fait, j’existe aussi sous une autre forme : un gel, intermédiaire entre l’état liquide et l’état solide, que l’on appelle l’eau Morphogénique, du grec « morphos », qui veut dire je forme, et « genos », je donne naissance. Ce gel compose 99% de chaque cellule vivante de ton monde. Je suis donc toi à 99%. Mais lorsque toi tu ne seras plus, moi je continuerai d’être.

Je suis ta part incarnée d’éternité.

Toutes les substances liquides de la planète qui gèlent se contractent, et donc diminuent de volume.

Moi non. Moi je grossis. C’est pour ça que tes bouteilles que tu oublies dans le congélateur éclatent.

Je suis le berceau de la vie. Il n’y a pas de vie qui ne démarre en mon sein. Toi-même, tu démarres dans le liquide amniotique au creux du ventre de ta mère.

Je suis le principe féminin, la matrice. Une condition indispensable à la vie, mais pas suffisante. Pour que tu existes, il a fallu que j’existe, et que le soleil, le principe masculin, existe.

Je rythme les mers et les océans au tempo de la Lune.

Mais tu te souviens, je suis toi à 99%. Alors, si je rythme les éléments, je rythme aussi ta vie, même si tu es souvent trop occupé et pas assez à l’écoute de toi-même pour t’en rendre compte.

2 milliards : c’est le nombre d’êtres humains sur la terre qui n’ont pas accès à moi de manière saine.

Je suis l’enjeu de l’humanité et de la planète du 21ème siècle.

Si tu continues à penser individuel, tu vas t’auto-détruire, faire la guerre à tes frères pour moi, car sans moi tu meurs. A moins que ce ne soit moi qui te détruise. Car je suis capable de te balayer et de t’anéantir. Je l’ai déjà fait. Toutes tes grandes religions parlent de moi en mode cataclysmique, jusqu’aux mythes de l’Atlantide et de la Bible. Et il est écrit que je le referai. A vrai dire j’ai déjà commencé. Je suis capable de te détruire de manière plus discrète, plus pernicieuse… juste en te rendant ce que tu m’as donné. Car je suis la première cause de mortalité sur la planète, devant la malnutrution, à cause des agents pathogènes et des pollutions dont je suis gorgée. 80% des maladies dans les pays pauvres du sud se propagent par la consommation de moi contaminée.

H2O : c’est ce que le chimiste trouve de moi quand il m’analyse. Mais au fait, d’où viennent mes atomes ? il est écrit par la communauté scientifique, que les atomes de l’origine dans l’espace sont l’hydrogène, à 75%, l’hélium, et, en quantité infime, le deutérium et le lithium. Aves mes atomes H je suis donc la fille des origines. D’ailleurs, le mot « Hydrogène » vient du grec, et signifie : « qui engendre l’eau ».

Lorsque dans le soleil, un noyau de carbone fusionne avec un noyau d’hélium, cela produit… de l’oxygène. L’autre partie de moi.

Le processus qui me donne naissance, qui allie donc une paire d’atomes d’hydrogène à un atome d’oxygène, est très complexe, et je ne vais pas t’assommer de formules chimiques. Mais je peux te dire que trois conditions doivent être réunies pour que je me forme :

1 – que la température ne soit ni trop chaude (pour éviter que les laisons O-H ne se cassent par vibrations une fois formées), ni trop froide (pour que la probabilité de rencontre des deux partenaires ne soit pas négligeable, question de pression)

2 – disposer d’un milieu sombre où la lumière ne peut pénétrer que difficilement, afin d’éviter la dissociation photochimique des liaisons. l’oxygène vient d’une réaction de fusion au coeur du soleil, et l’assemblage de mes molécules vient de l’obscurité. Je suis donc la fille du jour et de la nuit…

3 – présence d’une surface solide, pour que je ne m’échappe pas dans le milieu interstellaire après ma formation. Un Monsieur de ton espèce, Albert Szent Gyorgyi, prix nobel de médecine et de physiologie en 1937, a dit de moi en 1972 : « la vie, c’est de l’eau dansant sur la mélodie des solides ». je suis en effet arrivée chez toi via des météorites, qui ont permis que je me transforme en liquide, et que je donne naissance à tes océans. Mais tu sais quoi, ça continue, tous les jours… ta planète est percutée par cinq à trente comètes en une minute, qui contiennent, pour certaines, de l’eau.

Ces trois conditions sont réunies dans ce que l’on appelle les nébuleuses, qui sont de gigantesques nuages de gaz et de poussières où se forment les étoiles et plus tard les planètes…

« naître poussière, redevenir poussière »…

Un peu de Tao chinois maintenant : « le Tao a produit Un ; Un a produit Deux ; Deux a produit Trois ; Trois a produit toutes les choses. Toutes les choses doivent laisser derrière elles l’obscurité qui leur a donné naissance, et aller de l’avant pour embrasser la clarté au sein de laquelle elles viennent d’émerger, en étant harmonisées par la respiration de la vacuité ». Si l’on identifie le Tao au vide, le Un à l’atome d’Hydrogène, le deux à la molécule d’oxygène, et le trois, à la combinaison entre deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène, on retrouve bien l’eau qui naît dans une profonde obscurité, pour créer finalement toute chose via la clarté procurée par les étoiles.

Mais ma puissance et ma singularité ne résident pas dans ma formule chimique.

Elles résident dans les messages que je véhicule. Et ces messages je les porte grâce à la physique, quantique… car ces messages définissent la manière dont j’agrège mes molécules entre elles. Je suis la grande médiatrice. Quand je tombe du ciel, l’information que je contiens est solaire et cosmique . Au fur et à mesure, je me charge des messages de ta planète. La terre, les plantes, leurs racines, leurs bourgeons, leurs fleurs, leurs fruits. Je reçois aussi tes pesticides, tes anti-dépresseurs, tes perturbateurs endocriniens…

L’air de ta planète dépose aussi ses informations en moi et me fait danser. Le chant des oiseaux, le bruit du tonnerre, tes micro-ondes et ta radio-activité.

Un gramme de moi contient autant d’informations qu’il y a d’étoiles dans l’univers.

je me structure et danse au rythme de toutes ces informations, en agrégeant mes molécules ensembles, et en faisant tournoyer mes atomes. D’ailleurs, si tu me regardes dans mes lits naturels, je ne suis que courbes. Tu ne trouveras la ligne droite chez moi que dans les chutes, et dans les tuyaux que tu as construits pour m’acheminer dans tes maisons.

Toute cette information, je la reçois. Mais je te la transmets aussi, quand tu me bois, ou quand tu imprègnes ton corps de moi pour te laver, ou encore quand tu respires, car ma vapeur passe dans tes poumons.

Et tu sais quoi ? l’information la plus puissante que je reçois, c’est celle qui vient de toi, de ton champ électro-magnétique, qui vibre au rythme de tes émotions. A un niveau individuel ET collectif.

Mets-toi près de moi et pense à la personne que tu aimes le plus au monde. Arrose tes tomates avec cette eau, et compare avec celles que tu as arrosées avec l’eau du tuyau. Elles sont plus belles, en meilleure santé, et mûrissent plus vite. (expérience réalisée par un botaniste).

Depuis l’aube de l’humanité tu le sais que je contiens toute cette information. Tes rois incas buvaient la première eau qu’offrait la montagne.

Voici les écritures indouistes sur moi, écrites il y a environ 3000 ans : « l’eau, assumant différentes formes, devient la terre, le ciel, le paradis, les montagnes, les dieux et les êtres humains, le bétail et les oiseaux, les plantes et les arbres, ainsi que tous les animaux jusqu’au moindre ver, moucheron ou fourmi. L’eau se trouve réellement derrière toutes ces formes. Médite sur l’eau ».

Tes Egyptiens avaient saisi mon importance et ma sacralité. Le premier acte créateur demandé à Horus, fils d’Isis et Osiris, est de reconstruire de Bu-Henem, la place de la citerne de son père … chez les Atlantes, les écritures racontent que l’eau était utilisée pour entourer et ainsi, protéger les terres.

Aussi loin que tu te déplaces dans l’espace et aussi loin que tu remontes dans le temps, tu me trouveras toujours à l’origine de toute chose.

Aujourd’hui, tu balbuties mon comment, mais tu ignores encore, et pour longtemps, mon pourquoi…

Pauline Dumail

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